English version below
Cela peut paraître anachronique et futile de parler d’élégance dans un monde où nombreux sont ceux qui se battent pour survivre. Pourtant, les démarches sont les mêmes dès que nous mettons notre énergie à poursuivre un but, que ce soit pour se nourrir ou pour sublimer des instants de vie. Une émotion est souvent nécessaire pour se mettre en mouvement, puis une inspiration procurée par un désir, une idée, une personne ou un geste admirable. L’objectif est de s’élever, de grandir, de mieux vivre le temps.
Il me semble important de bien différencier l’élégance du snobisme. Le snobisme est une admiration inconditionnelle pour les manières, les opinions en vogue dans les milieux tenus pour supérieurs et qui se manifeste par une imitation servile. Le snob cherche à se distinguer du commun des mortels mais se fourvoie dans une fausse élégance de parvenu ou un suivisme de cuistre. Désireux d’appartenir à une élite, le snob tend à reproduire le comportement d’une classe sociale ou intellectuelle qu’il estime supérieure. Souvent, il imite les signes distinctifs de cette classe, qu’il s’agisse du langage, des goûts, des modes ou des habitudes de vie, et traite avec mépris ceux qu’il considère comme ses inférieurs.
L’élégance, elle, est issue d’une forme d’intuition et de sensibilité qui se retrouve dans tous les domaines. C’est une certaine grâce harmonieuse caractérisée par la légèreté et l’aisance dans la forme, le mouvement et le comportement.
C’est la qualité de quelqu’un qui se distingue par son goût et sa retenue, par son choix dans son habillement, par sa grâce dans ses manières et la qualité de ses manières elles-mêmes. C’est également la qualité de ce qui est exprimé avec justesse et agrément, avec une netteté sobre, sans lourdeur. C’est enfin la qualité de quelqu’un qui, de part son comportement, fait preuve de distinction morale ou intellectuelle et de délicatesse.
“Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances. Je ne sortirais pas avec, par négligence, un affront pas très bien lavé, un honneur chiffonné, des scrupules en deuil.” Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac
Lui-colibri
It may seem futile to talk of elegance in a world where many fight for survival. And yet, the process of setting oneself an aim is often set in motion by an inspiration, a desire, an emotion. The greater purpose is of improving oneself, growing, living better the time that passes.
It seems important to distinguish between elegance and snobbism. Snobbism is an exaggerated respect for high social, wealth or intellectual status. A snob strives to associate with those of superior standing, seeks to imitate their distinctive manners and behavior, such as language, taste, interests, lifestyle, and often behaves condescendingly to others.
Elegance follows from a certain sensibility and intuition. It’s the quality of being graceful, refined and stylish in appearance, manner and movement. It is also the quality of what it expressed pleasantly, simply, with tact or ingenuity. It is the quality of someone whose behavior displays moral or intellectual distinction. Elegance takes commitment. It is a way of being : it is about grace, good manners and consideration for others.
“I have a different idea of elegance. I don’t dress like a fop, it’s true, but my moral grooming is impeccable. I never appear in public with a soiled conscience, a tarnished honor, threadbare scruples, or an insult that I haven’t washed away.” Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac
He-colibri
No Comments